Monday, July 28, 2014

L'Hiver et Nice















Nice s'est ouverte
La tenace longévité des conifères a basculé sans scandale aucun dans la pénombre cliquetante
Lumière affolante pour l'homme venu du froid
 L'évidence du luxe scelle sur toutes les façades sa virginité atemporelle
Bravoure de l'instinct de survie galopante
La stabilité du luxe sert de monture
 L'allégresse du luxe, les japonaises effarouchées la longent
Boulevard Victor Hugo, elles pourraient tout abandonner
L'avènement du luxe, l'euphorie raisonnée
Voilà ce qui les sauve
 Dans la confusion des pas de danse et les ondes alpha de la nécessité
L'Italien se répand dans le ressac
D'ailleurs, qui pourrait refuser à la Méditerranée son sacre intarissable ?





Janvier 2011






Newark est un aéroport





 








Fera-t-il froid ?
J'arrive pieds nus
Nuit et jour
Le nez humide
Je ne parle plus que la langue de mes anciens démons
Je m'acharne au gré des écharpes que je noue deux fois autour de la tension
La valise, saturée de neige
La date s'accroche à chaque mouvement, je me condense
 Je prépare un sourire assez chaleureux
Mais après le vote de leur loi
Quatre-vingt treize sénateurs et leurs provisions, c'est beaucoup
Sur les lèvres folded into the 2012 Defense Appropriations, tous
Je ne saurai jamais comment les embrasser sans me brûler
Dans la machine à broyer
Je ne mettrai que mon indifférence feinte
Gardant pour tout le reste une pénétrante ludicité
Je ne vais pas oser les regarder dans les yeux
Sauf un
La chambre et le bruit de la mémoire
L'embarcadère pour des visions dévastatrices
Douces comme le ronronnement des ferries
Frémissante, de la tête aux pieds, frémissante
Prête au pire quand il est grand
Prête à la mesure des décalages
Secouée à l'avance
Droite comme le I de Ici.




Décembre, c'est quelques jours avant Janvier






Staten Island et autres brumes















Lune rousse
Plate au creux des reins
Les muscles dorment autour de leurs poings dans les valises
Tout pourrait sembler sans but autre que le désordre
L'équipement s'implante et les heures sans mesure plient
Sous les nuances de leurs écharpes
J'attends
Encore j'attends
Je mesurerai chaque pas
Dans le cercle de métal des chronomètres
Et me battrai contre les tasses en carton et le froid lumineux
J'aborde la dernière ligne des piétinements avant la douane
Chaque lieu effleure à mon corps défendant
La mémoire de ses appels à l'embarquement
Qui bouleversaient l'ordre de mes flux sanguins
Brûlaient tout sur leur passage
Cette ville après tout est aussi celle des vagabonds patients
Certaines intimités tragiques se créent sans heurt
Je m'incline et sens dans le fond de la bouche
Tous les éclats des surprises inaudibles
Les hauts-lieux de la fournaise dorment aussi parfois
Peur ne doit
Tout vient.




Décembre 2011






Séparer















Ouvre
Fends
Lâche
Reprends le fil des arrangements, ronge le bord des routes
Marche à plein temps à côté de l'écart
Il est de toute beauté cet impossible où s'enrouler
Pense peu
Il y a de toi resté quelque part
L’heure semble avoir sonné plusieurs fois
Sans que tu saches
De toute beauté cet impossible qui va balbutier
Le peu de galvanisation dont tu t’équipes
A la hauteur de ta taille passée
Mais c’est ici que tu dois l’apprendre
La difficile escalade des chocs et l’estompage à l'insomnie de leur secousse
Pense peu
Loin aussi si ta nuque le permet
De toute beauté cet impossible qui te ramène à sa valeur d’origine
Tu sais où prendre la source à l’envers
Là, elle ne t’écoule pas
Retire
Reprends
Abandonne
Entends se réduire les déchirures sous le frôlement de l’opaque qui te protège.


Mai 2010


Alea Domus





 










Pas de maison
 Pas de bords
L'apnée bloque l'air d'ici
Les objets dormiront sous la légende de la mémoire à inventer sans cesse
Les barres auront été hautes, les coupes pleines
Il aura fallu vouloir
Après s'est esquissé un avenir studieux dans les confins, les  vacuités salines
Apesanteur des débris d'autres places
Le poids de ce qui masse a changé d'épaule et l'ouverture du désordre est loi
Sans merci pour les peurs ataviques et les larmes chaudes
Fourbir les armes, ignorer les ruisseaux asséchés par trop de passage
Les marches vers plus tard se comptent avec les doigts
Dans le déplacement, on peut s'y glisser
 Au risque d'y perdre l'idée que quelque chose, un jour, a importé vraiment









Novembre 2011


 

Sunday, July 27, 2014

Tenir à l'heure






 










La plaine est lisse
Les ailes des avions se reposent
Leurs chocs au sol ne blasphèment plus
Qui mieux que le grand large pourra l'être ?
Il en va des racines comme des chants d'oiseau
Leur territoire estsans limite
Nulle part, est-ce possible ?
Longtemps d'ici pour n'y voir que du feu
Allons aux frôlements des troubles, des pertes
L'air à changer et la chemise du temps
J'y avoue ma crainte et mon petit volume
L'heure a sonné des départs incestueux
Le carillon des dunes sera muet
On partira quand l'oubli nous devancera
C'est avant qu'il est trop tard.




Novembre 2011 




Olfaction
















Surgit soudain une odeur
Qui me rejette là-bas, m'aplatit au sol
Réduisant brutalement les grands espaces de la surface
Heurtant les signes cachés, partout, cachés
L'odeur des Amériques s'engouffre où la bienveillance des sinus vacille
Rappel
Une précision monomane ravive l'envie
La mémoire louvoyante s'y abandonne
Et m'ignore
Elle trame sur les airs et leurs replis un filet doux, sinus de chienne
Je m'y enveloppe quand
Vient s'imposer d'où ?
Un reflux évanescent, la cannelle
Odeurs
Mémoire tant obscure
Mémoire sans merci
Odeurs partout
Le flair de mes amnésies est à vif



Octobre 2011


Cartons des Alizés

Les matières se déplacent, d'un pan du ciel abandonnique à l'autre Leur nécessité, leur valeur sont à soupeser...