Occupée depuis si longtemps
La chaise s'est pliée sous les os de mon postérieur de garde
Présent à moi nuit et jour
Allez
Allez
Au travail !
Je cherche la voix sous l'oreiller qui mettrait de l'ordre
L'indépendance est aphone
Les lignes de la main tailladées par les arrêts obligatoires
Qu'elle vienne !
Qu'elle vienne !
L'envie d'émettre
S'omettre un moment
Admettre confusément
S'omettre un moment
Admettre confusément
L'évidence qui jaillit pendant que ça gicle ou soupire
Perce quelque chose qui semblait là mais non
Qu'elle vienne et me terrasse
Comme dans un gant l'enfilade d'émois
Qu'elle vienne et me terrasse
Comme dans un gant l'enfilade d'émois
Fondant dans la pagaille des sursauts
L'envie de s'y mettre
La bien adorable inspiration
L'envie de s'y mettre
La bien adorable inspiration
Qui rend tant légère à soi-même
D'ici de rien
D'ici de rien
Nulle épingle
Je dors comme une bûche
Je dors comme une étrangère à son propre pays
Je dors debout et je le sais
Je dors sur les éclairs
Je dors sur les claviers
Je dors comme une bûche
Je dors comme une étrangère à son propre pays
Je dors debout et je le sais
Je dors sur les éclairs
Je dors sur les claviers
Je dors sur demain
Je dors sur avant qui m'a bien précédé
Je dors dedans
Je dors dehors
Le sommeil lui-même m'est trop connu
Le sommeil lui-même m'est trop connu
J'exile, j'exile
Mais dans ce sas où je suis si serrée
L'aspiration à fuser m'épuise
Mai 2011
Mai 2011